Conscience de la continuité

Le pratiquant passe par une multitude d'étapes. Il y a bien des heures de pratique entre la première mémorisation et la perception des mouvements. Dans «Pierre et le loup», Serge Prokofiev convie l'oiseau, le canard, le grand-père représentants les instruments de musique à entrer sur scène les uns à la suite des autres pour nous donner un joyeux concert. Le conte musical illustre la merveilleuse aventure d'un pratiquant de Taiji.
Le silence initial c'est le corps rigide. Les bras, les jambes, les yeux, la taille, la respiration sont les acteurs de notre musique corporelle qui vont au fil du temps composer notre symphonie. Au départ c'est souvent une belle cacophonie. La coordination, la conscience des mouvements est conquête. Elle n'est donnée pas d'emblée. De temps à autre la pratique nous donne un cadeau, une nouvelle perception, le lien passé inaperçu jusqu'à ce jour entre le bras qui s'éloigne, la jambe qui s'étire, le tronc qui tourne. Quel bonheur quand les sons de l'orchestre commencent à s'accorder.
Mon premier professeur disait : «Il n'y a pas d'urgence vous avez la vie pour progresser».
Puis il partait d'un grand éclat de rire.

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